L’instauration de la “Sippenhaft” il y a 82 ans
Il y a exactement 82 ans, le 1er octobre 1943, une ordonnance des Gauleiter Robert Wagner et Josef Bürckel instaurait la « Sippenhaft » dans les territoires annexés de force par le IIIe Reich : l’Alsace et la Moselle. Ce concept de responsabilité collective familiale visait à contraindre les jeunes Alsaciens et Mosellans réfractaires à l’incorporation dans l’armée allemande.
Le durcissement du régime et les sanctions contre les réfractaires
Depuis l’été 1940, ces régions étaient soumises à l’autorité allemande. En août 1942, des décrets imposèrent l’enrôlement obligatoire des jeunes hommes, accompagnés de sanctions sévères pour ceux qui refusaient : arrestations, condamnations à mort, voire exécutions sur place des déserteurs.
La menace de la déportation et de la confiscation des biens
La situation se durcit après la défaite allemande à Stalingrad en février 1943. Hitler et Goebbels décidèrent d’utiliser toutes les forces disponibles pour le conflit, impliquant directement la population civile. Dans ce contexte, la « Sippenhaft » instaurait une pression sans précédent : si les familles ne dénonçaient pas leurs enfants ou ne les présentaient pas devant les conseils de révision, elles risquaient la confiscation de leurs biens, la comparution devant un tribunal d’exception et la déportation vers des camps en Pologne ou en Silésie.
Le rôle central du camp de sûreté de Vorbruck-Schirmeck
Pour de nombreuses familles réfractaires, le passage par le camp de sûreté de Vorbruck-Schirmeck devint une réalité cruelle, illustrant l’ampleur du contrôle et de la répression exercés par le régime nazi sur la population civile.
Le témoignage des archives et le devoir de mémoire
Les archives et photographies du camp de Striegau témoignent encore aujourd’hui de ces mesures, rappelant l’ampleur des souffrances endurées par les Alsaciens et Mosellans sous l’occupation. Crédits photographiques : Mémorial Alsace-Moselle, collection Lantz.