Le Festival International de Géographie s’ouvre à l’Économie : Réflexion sur les Mutations du Monde et des Territoires
Né pour célébrer la diversité des territoires, le Festival International de Géographie (FIG) s’impose désormais comme un lieu de réflexion sur les mutations du monde. Si la cartographie et la géopolitique y conservent toute leur place, l’économie, comme chaque année, s’y invite de manière progressive.
En effet, le FIG, par la force des thèmes qu’il explore — mondialisation, ressources, mobilités, énergie — glisse peu à peu vers une approche géoéconomique. Les géographes dialoguent désormais avec urbanistes, sociologues et parfois économistes autour d’une même question centrale : comment comprendre l’espace si l’on ignore les dynamiques financières et productives qui le façonnent ?
Économie et Géographie : Le Territoire Commun à Réinventer
Cette évolution interroge : la géographie, discipline des territoires, ne devient-elle pas le prolongement naturel de l’économie, science des échanges ? À l’heure où les chiffres traduisent les flux de marchandises, de capitaux et de main-d’œuvre, il paraît logique que la réflexion spatiale s’appuie sur les outils économiques.
Mais cette proximité révèle aussi une certaine tension. L’économie, trop souvent réduite à des modèles abstraits “ceteris paribus”, peine parfois à revendiquer sa place légitime dans les débats publics. C’est pourtant l’une des rares disciplines où l’on apprend à rédiger et à compter, à concilier rigueur de l’analyse et clarté du discours.
Plaidoyer pour une Légitimité Retrouvée au FIG
Attaquée de toutes parts par les mathématiques, le droit ou les sciences politiques, elle mérite de retrouver au FIG un espace d’expression et de légitimité. Le Festival, en ouvrant plus largement ses tables rondes à la pensée économique, contribuerait ainsi à réconcilier deux sciences voisines : celle des lieux et celle des valeurs. Entre la carte et le bilan, il existe sans doute un territoire commun à redécouvrir et à ne pas exclure.




