Producteurs laitiers en colère : Un cri d’alarme pour un prix juste dans les Vosges
Face à un prix du lait jugé “non rémunérateur”, une trentaine de producteurs laitiers se sont rassemblés devant la fromagerie Bongrain-Gérard au Tholy pour exprimer leur frustration. Bien qu’aucune solution concrète n’ait été offerte sur-le-champ, le directeur du site est venu à leur rencontre, s’engageant à transmettre leurs préoccupations à la direction.
Interview exclusive avec Philippe Clément : Les enjeux de la loi EGALIM
Lors de la manifestation, nous avons rencontré Philippe Clément, président de la FDSEA des Vosges. Il nous a accordé une interview exclusive, mettant l’accent sur les revendications des producteurs. Il a insisté sur l’importance de la rémunération des producteurs comme enjeu majeur, soulignant le besoin d’un prix du lait qui reflète le coût de production et permette une juste rétribution. Pour les agriculteurs de la région, il est crucial d’avoir un revenu décent pour continuer à assurer leur rôle dans l’aménagement du territoire et l’entretien des paysages, et pour inciter les jeunes à reprendre la profession.
Analyse des déséquilibres du marché et des normes
Philippe Clément a soulevé le problème du non-respect de la loi EGALIM par certaines entreprises, qui ne tiennent pas compte des coûts de production. Il a également dénoncé le manque de pouvoir de décision des directeurs locaux, dont les sièges sociaux sont souvent trop éloignés pour comprendre les réalités du terrain.
Un autre défi majeur est la concurrence déloyale. Les normes françaises, souvent plus strictes que les normes européennes, désavantagent les producteurs locaux face aux accords de libre-échange, qui permettent l’entrée de produits (comme la poudre de lait de Nouvelle-Zélande ou les tomates du Maroc) non soumis aux mêmes réglementations strictes. Pour Philippe Clément, l’instauration de droits de douane et de taxes est essentielle pour gommer ces inégalités et favoriser une harmonisation économique et sociale.
Agriculteurs et environnement : Lutter contre le “Green Bashing”
En réponse aux critiques du “Green Bashing”, Philippe Clément a mis en garde contre les discours simplistes de certaines organisations écologistes. Il a souligné que les agriculteurs ne sont pas des ennemis de l’environnement, mais ses premiers acteurs, vivant de la terre qu’ils cultivent. Il a rappelé que l’enjeu est également économique : il est essentiel que tous les maillons de la chaîne de valeur, y compris la grande distribution, participent à une répartition juste des profits pour garantir la survie des petits producteurs français et offrir un prix juste aux consommateurs.