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Les Confitures du Climont : une aventure familiale sucrée s’offre un nouveau départ à Maisonsgoutte

Dans la Vallée de Villé, à Maisonsgoutte (Bas-Rhin), les effluves de fraise et de mirabelle flottent dans l’air… Après près de quarante ans passés à Ranrupt, dans la vallée voisine de la Bruche, Les Confitures du Climont, entreprise artisanale alsacienne fondée en 1984 par Fabrice Krencker, inaugurent un nouvel atelier-musée de 1 121 m², fruit d’un investissement de trois millions d’euros. Un déménagement qui marque une étape majeure dans l’histoire de cette maison labellisée Entreprise du Patrimoine Vivant (EPV).

Un Rêve d’Instituteur Devenu Patrimoine Vivant

L’histoire du Climont commence avec un pari audacieux. Dans les années 1980, Fabrice Krencker, alors instituteur, décide de tout quitter pour se consacrer à un métier aussi poétique qu’incertain : confiturier. « À l’époque, beaucoup ont trouvé l’idée farfelue, se souvient-il. Quitter l’enseignement pour faire des confitures, dans un petit village perdu des Vosges, ça semblait absurde. » Ce qui n’était qu’un projet artisanal de montagne est pourtant devenu, au fil des ans, l’une des références de la confiture haut de gamme française. Le secret : un savoir-faire préservé, des fruits de qualité, une cuisson lente au chaudron de cuivre, et une créativité débordante. Car Fabrice Krencker n’est pas qu’un artisan ; c’est un inventeur. Il imagine la confiture bicolore, qui juxtapose deux saveurs dans un même pot sans les mélanger, la framboise épépinée, d’une rare délicatesse, et surtout la crufiture — une confiture sans cuisson, sans gélifiant ni conservateur, qui conserve toute la fraîcheur du fruit grâce à un procédé d’évaporation naturelle. Des trouvailles qui lui vaudront, au fil du temps, la reconnaissance du métier et le titre de maître confiturier.

Le Passage de Relais à la Deuxième Génération

Aujourd’hui, c’est Perrine Hilberer, sa fille, qui a repris la direction de l’entreprise. Formée à la gestion mais attachée à l’esprit artisanal de ses parents, elle porte une vision de continuité et d’ouverture. « Reprendre l’entreprise familiale, c’est avant tout préserver un héritage, confie-t-elle. Mais c’est aussi le faire vivre autrement, en l’adaptant à notre époque.» Le nouveau site de Maisonsgoutte illustre cette volonté. Plus accessible, plus spacieux, il permet d’accueillir davantage de visiteurs tout en maintenant la production artisanale. Le bâtiment, au design contemporain mais enraciné dans la tradition locale, abrite à la fois les ateliers de fabrication, des espaces de dégustation et surtout le seul musée de la confiture en France.


Un Atelier-Musée pour Raconter la Confiture Autrement

Pensé comme une vitrine vivante du savoir-faire alsacien, le lieu invite le public à remonter le fil du sucre et du fruit. Les visiteurs peuvent y observer les chaudrons de cuivre centenaires, les gestes précis des confituriers, et comprendre comment, de la cueillette à la mise en pot, se perpétue une tradition d’excellence. Le parcours s’achève par une dégustation et une immersion dans l’univers sensoriel des Confitures du Climont : odeurs, textures, souvenirs d’enfance. L’objectif, explique Perrine Hilberer, est de faire découvrir la confiture comme un patrimoine culturel, autant que gastronomique. « Mon père a toujours voulu transmettre. Ce musée, c’est une manière de raconter notre histoire tout en invitant les visiteurs à goûter, sentir, comprendre

Entre Tradition et Modernité : L’Avenir à Maisonsgoutte

Le choix de quitter Ranrupt n’a pas été facile. Niché dans un hameau de la vallée de la Bruche, le site historique, devenu trop exigu et difficile d’accès, ne permettait plus d’accompagner la croissance de l’entreprise. Maisonsgoutte, au cœur de la vallée de Villé, offrait un cadre plus ouvert, mieux connecté, et propice au tourisme de savoir-faire. « Ce n’est pas un abandon, précise la gérante. C’est une continuité. Le Climont reste dans notre nom, dans notre esprit, dans chaque pot que nous cuisinons. » Derrière les nouveaux murs, les gestes restent inchangés : cuisson lente, remuage à la main, respect des saisons. Mais l’entreprise, qui emploie aujourd’hui une trentaine de personnes, a aussi gagné en visibilité et en transmission. Des ateliers pédagogiques sont prévus, des parcours sensoriels, des démonstrations de cuisson. Les Confitures du Climont s’affirment ainsi comme un lieu de mémoire et d’avenir, où la confiture se raconte autant qu’elle se déguste. Une maxime de Georges Duhamel résume la philosophie de la maison : celle d’un artisanat vivant, fait de patience, de douceur et de transmission.

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